Port-au-Prince, le 5 novembre 2025 —Le choléra refait surface en Haïti et alarme les autorités sanitaires. Plus d’une vingtaine de décès et près de trois mille cas suspects ont été enregistrés depuis janvier, selon le ministre de la Santé publique, Dr Bertrand Sinal. Face à cette recrudescence, le MSPP appelle à une mobilisation nationale urgente pour freiner la propagation de la maladie, particulièrement dans le département de l’Ouest.
Lors de la 28e édition du programme gouvernemental « Les Mardis de la Nation », le Dr Sinal a dressé un bilan préoccupant : la maladie, que le pays pensait avoir maîtrisée, regagne du terrain. « Les cas confirmés sont traités comme suspects, car dans les petits foyers, nous intervenons immédiatement sans attendre les résultats de laboratoire », a expliqué le ministre, soulignant la rapidité de la transmission et la fragilité du système de santé haïtien.
Afin de contenir la progression du choléra, le ministère a mis en place une stratégie d’intervention rapide : dès qu’un groupe de personnes présente des symptômes similaires, le traitement est lancé sur-le-champ à travers les points de réhydratation orale (PAO), unités de traitement du choléra (UTC) et centres de traitement du choléra (CTC).
Le Dr Sinal a également confirmé la collaboration étroite du MSPP avec Médecins Sans Frontières (MSF), l’Hôpital Fontaine et la Fondation Saint-Luc, pour renforcer les capacités de réponse. Des structures ont été déployées à Thomassin et Cité-Soleil, avec des lits supplémentaires et du personnel médical formé.
Le ministre a tenu à rassurer la population : « Aucun malade n’est refusé, aucune condition n’est imposée. Tous ceux qui se présentent sont pris en charge. » Cette ouverture, selon lui, est essentielle pour éviter que la peur et la stigmatisation n’entravent les efforts de santé publique.
Le bilan reste cependant lourd : 11 décès enregistrés dans les communautés et 7 autres dans les hôpitaux. « Nous faisons face à une résurgence inquiétante », a admis le Dr Sinal, invitant la population à faire preuve de vigilance et à signaler sans délai tout cas suspect.
Au-delà des chiffres, cette résurgence du choléra met en lumière la vulnérabilité structurelle du système de santé haïtien et la nécessité d’un effort collectif. Pour le Dr Sinal, la solution passe par la prévention : accès à l’eau potable, hygiène rigoureuse et sensibilisation communautaire.
« Seule une mobilisation nationale permettra de stopper la propagation du choléra », a-t-il martelé.
Carina Petit-Homme


















