
Derrière le masque de générosité, un réseau de violence, de peur et de manipulation
Alors que les Haïtiens tentent de se relever après le passage d’un ouragan dévastateur, les gangs armés continuent de semer la peur et de paralyser la vie quotidienne. Jeff Canaan Larose, l’un de ces chefs de gang, s’est récemment fait remarquer, non pour ses crimes, mais pour un geste de charité soigneusement mis en scène.
Une mise en scène trompeuse à Saut-d’Eau
En juillet dernier, lors du pèlerinage de Saut-d’Eau, Jeff Canaan Larose est apparu publiquement, distribuant de l’argent à des fidèles et à des habitants. Ces images, diffusées sur les réseaux sociaux, ont donné l’impression d’un homme compatissant, soucieux du bien-être de sa communauté.
Mais derrière ce spectacle d’hypocrisie, se cache un chef de gang redouté, impliqué dans plusieurs attaques violentes et actes terroristes ayant ensanglanté le pays.
Mirebalais et Bon Repos : la terreur comme signature
Selon des sources policières et des témoignages recueillis sur place, Larose serait le principal responsable d’une attaque brutale à Mirebalais, au cours de laquelle un commissariat de police a été incendié. Des agents ont dû fuir sous les balles, tandis que des habitants ont été pris en otage par la violence.
Quelques mois plus tôt, son groupe avait détruit un poste de police à Bon Repos à l’aide de bulldozers, plongeant la population dans la panique et l’insécurité totale. Ses hommes ont également établi plusieurs points de péage illégaux entre Hinche, Saint-Marc et Arcahaie, extorquant de l’argent aux automobilistes et commerçants.
Pire encore, le gang est accusé de kidnappings, extorsions et du recrutement forcé d’enfants, des pratiques inhumaines qui rappellent la gravité de la crise sécuritaire haïtienne.
Une stratégie de communication pour tromper le peuple
À travers des actes de “générosité” médiatisés, Larose tente de redorer son image publique. Cette stratégie vise à manipuler l’opinion, à effacer la mémoire collective et à brouiller la frontière entre le criminel et le bienfaiteur. Mais de plus en plus d’Haïtiens refusent cette illusion. Ils voient en lui non pas un homme du peuple, mais un prédateur social qui profite du désespoir collectif pour s’acheter une légitimité.
Refuser la manipulation, exiger la vérité
Haïti fait face à deux tempêtes : celle du ciel et celle des hommes armés.Si la première a dévasté les maisons, la seconde détruit la confiance, la sécurité et l’avenir du pays.
Les gestes trompeurs de Jeff Canaan Larose ne peuvent effacer les crimes, ni masquer la souffrance qu’il a causée. Le peuple haïtien mérite la vérité, la justice et la paix, pas des illusions montées de toutes pièces. Face à cette réalité, une seule attitude s’impose : voir clair, parler vrai et refuser la manipulation.
Derrière ses gestes de charité, un chef de gang sème peur et violence en Haïti.Brinia ELMINIS



































































































































































































































