
Paiement des salaires des BED et BEC Quatre cent soixante-neuf agents des Bureaux Électoraux Départementaux (BED) et Communaux (BEC) montent au créneau pour obtenir le paiement intégral de leurs arriérés de salaire et exiger une enquête administrative sur la gestion du Conseil Électoral Provisoire (CEP), entre 2021 et 2024.
Dans une lettre ouverte rendue publique cette semaine, les employés dénoncent une mauvaise gestion financière, des pratiques opaques et de possibles détournements de fonds au sein de l’institution électorale.
Des faits précis et documentés
Nommés en mars 2021 à l’issue d’un processus de recrutement officiel, les agents affirment n’avoir perçu que treize mois de salaire sur quarante-deux, malgré des contrats valides et des attestations de travail délivrées par la direction exécutive.
Les concernés soutiennent qu’une directive du ministère de l’Économie et des Finances autorisant le paiement de dix-neuf mois supplémentaires n’a jamais été exécutée.
L’ancien directeur exécutif du CEP, Max Délices, est cité dans la correspondance pour avoir, avec la complicité présumée de certains conseillers électoraux, procédé à des décaissements arbitraires et non justifiés.
Un sentiment d’injustice croissant
Depuis trois ans, le personnel électoral vit dans une précarité administrative et économique.
Plusieurs agents évoquent des conditions de travail difficiles, sans moyens adéquats ni garanties salariales, alors que leurs fonctions demeurent essentielles au maintien du processus électoral.
Leur mobilisation traduit une perte de confiance envers la gestion publique et la gouvernance institutionnelle.
Des demandes claires adressées à l’État
Les représentants des agents réclament :
- Le règlement immédiat de tous les salaires dus ;
 - La publication d’un audit financier indépendant sur la période 2021-2024 ;
 - L’ouverture d’une enquête judiciaire en cas de malversations confirmées;
 
La mise en place d’un mécanisme durable de contrôle et de reddition de comptes au sein du CEP.
Ces mesures, selon eux, constituent un signal fort de responsabilité et contribuent à restaurer la crédibilité du système électoral.
Un dossier symptomatique de la crise de gouvernance
Cette affaire illustre les dérives récurrentes dans la gestion des institutions publiques haïtiennes : absence de transparence, faiblesse des mécanismes de supervision et opacité dans l’utilisation des fonds publics.
Plusieurs observateurs appellent à une réforme structurelle du CEP et à un renforcement des outils de contrôle financier afin de prévenir toute dérive future. La revendication des 469 agents électoraux dépasse la simple question de rémunération.
Elle soulève un enjeu plus vaste : la responsabilité de l’État dans la gestion des ressources publiques et la nécessité de garantir la transparence dans les institutions électorales.
Répondre à ces demandes de justice et de clarté constituerait un pas décisif vers la restauration de la confiance citoyenne et le renforcement de la démocratie en Haïti.
Brinia ELMINIS




























































































































































































































