Le prix Nobel de la paix 2025 a été attribué, ce vendredi 10 octobre, à Maria Corina Machado, cheffe de file de l’opposition vénézuélienne, pour ses efforts constants « en faveur d’une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie » dans son pays.
L’annonce a été faite à Oslo, par le président du comité Nobel norvégien, Jørgen Watne Frydnes, qui a salué en Mme Machado « l’un des exemples les plus extraordinaires de courage civique en Amérique latine ces dernières années ».
María Corina Machado, figure emblématique de la résistance démocratique au régime autoritaire de Nicolás Maduro, a su incarner l’espoir d’un changement pacifique dans un pays miné par la crise politique, économique et humanitaire.
Le comité Nobel souligne que Mme Machado « a été une figure clé de l’unité au sein d’une opposition politique autrefois profondément divisée », parvenant à rassembler diverses tendances autour d’un objectif commun : des élections libres et un gouvernement représentatif.
Cette reconnaissance internationale intervient dans un contexte où le Venezuela a basculé, selon le comité, « d’un pays relativement prospère à un État autoritaire en proie à une crise humanitaire profonde ».
La popularité de María Corina Machado a explosé lors des primaires de l’opposition en octobre 2023, où elle avait obtenu plus de 90 % des voix, sur un total de trois millions de votants. Son triomphe, symbole d’unité nationale, l’a propulsée au rang d’icône politique, souvent surnommée la « libertadora », en référence au héros de l’indépendance latino-américaine Simón Bolívar, le « libertador ».
Depuis lors, elle vit dans la clandestinité, en raison des menaces constantes pesant sur sa vie. Malgré tout, elle a choisi de rester au Venezuela, refusant l’exil, un acte qui, selon le comité Nobel, a inspiré des millions de citoyens à poursuivre la lutte pacifique pour la liberté.
Ce Nobel a une portée politique majeure. Il récompense le courage, la persévérance et l’intégrité d’une femme qui incarne la lutte non-violente pour la démocratie dans un contexte d’oppression. En même temps, il adresse un message clair aux régimes autoritaires du continent : la résistance pacifique demeure un outil puissant du changement politique.
À noter que ce prix échappe au président américain Donald Trump, qui avait publiquement exprimé son souhait d’être récompensé cette année pour ce qu’il qualifiait de « rôle dans la résolution de nombreux conflits internationaux », une prétention jugée largement exagérée par de nombreux observateurs.
En honorant María Corina Machado, le comité Nobel rend hommage à une figure du courage démocratique et à une femme symbole de résilience dans un pays en crise. Ce prix, au-delà de la reconnaissance individuelle, représente un soutien moral et politique à tous ceux qui, au Venezuela et ailleurs, continuent de croire qu’une transition pacifique vers la démocratie est possible, même face à la répression.
Carina Petit-homme

























































































































